Archives quotidiennes : 8 janvier 2011

Nipples, paillettes et talent : vive le New Burlesque!

Le moment tant attendu est arrivé hier soir : j’ai assisté au spectacle du Cabaret New Burlesque. Tout ceux qui ont vu le superbe « Tournée » de Mathieu Almaric sauront de quoi je parle.

Pour les autres, ils doivent évidemment impérativement se précipiter sur le film . Mais je peux aussi expliquer ce qu’est le New Burlesque, ce blog est fait pour ça.

Pour faire vite, le New Burlesque est une invention ricaine, une forme d’art né vers 1860 qui réinterprète le music-hall européen. L’intérêt de ce spectacle c’est qu’il se veut intelligent et drôle : il renvoie le spectateur à ses plus vils instincts, joue beaucoup sur l’humour noir quitte à mettre le public parfois mal à l’aise, tout en continuant de le faire rire. Le New Burlesque, c’est la prise de conscience des enjeux d’argent, de genre, de pouvoir du strip-tease traditionnel. Il soulève une question essentielle : celle de la liberté, pilier du rêve américain. En effet, pour certains, le fait de se déshabiller en public est un signe de liberté absolue. Pour d’autres, le burlesque est synonyme de marchandisation de corps de la femme, mais pour les féministes et les queers qui ont remis le burlesque au goût du jour dans les années 90, c’est un moyen pour elle de se réapproprier sa féminité et d’utiliser son pouvoir de séduction.

Les numéros, forcément excentriques et erotico-utrageous, se veulent à la fois simple divertissement à l’humour gras, comme celui de la maîtresse de cérémonie, Kitten on the keys, incroyable musicienne, chanteuse et comédienne, qui parle un peu le français (la troupe connaît un succès inégalé en France, grâce au film primé au Festival de Cannes l’année passée), qu’elle soit déguisée en feuille de Marijuana géante ou en femme de Cro-Magnon hyper sexy et déchaînée  :

ou comme la performance artistique de la danseuse Julie Atlas Muz et sa freaky main, celle qui apparaît dans le film La famille Adams, (hillarant et totalement barré) ou lorsqu’elle entre toute entière dans un bulle de chewing-gum géante :

)

ou encore les mythiques plumes de Mimi Le Meaux :

L’artiste de New Burlesque peut choisir aussi de présenter un numéro comme un acte politique, tel celui de la plantureuse Dirty Martini et son costume de déesse Justice enroulée dans le drapeau américain qui personnifie le symbole des Etats-Unis, avant de tirer de ses fesses un ruban de dollars…

Mon préféré reste quand même Rocky Roulette, le seul danseur de la troupe, qui fait un striptease complètement dingue de cow boy qui se déshabille tout en sautant sur un cheval à ressort. Hillarant et super balèze. En plus il a un cul magnifique. Respect!

(Photo prise lors de la séance de dédicaces qui clôt le spectacle. Y’avait trop de monde, mais je n’ai pas dit mon dernier mot!)

Tous les numéros sont un plaisir pour les sens : les costumes sont superbes, l’énergie déployée est communicative, la musique est rock à souhait, les artistes sont de vrais pros.

Pour plus d’infos sur la troupe, c’est .

Je rappelle que ce spectacle se joue au Théâtre de la Cité internationale (Paris 14e) du 27 décembre au 15 janvier (10€ pour les moins de 30 ans, pour une fois…). Séances de rattrapage au 104 du 21 au 23 janvier 2011, et date supplémentaire le mardi 25 janvier.

Pour ma part, j’ai pris une option sur cette dernière date, car y’a comme un p’tit goût de reviens-y. En effet, le Théâtre de la Cité ne proposant qu’un placement libre, et étant malheureusement arrivée trop tard, j’ai disposé d’un placement central, d’une vue certes panoramique mais très éloignée, au milieu du balcon. Quand on sait que c’est un genre qui se regarde de près (pour les costumes, le maquillage, les tatouages des demoiselles), je refais un tour de manège en arrivant tôt, aux premières loges d’un spectacle de cabaret, puisque le 104 propose une salle de 700 personnes avec tables et chaises comme dans les vrais cabarets. A moi de faire vite ensuite pour la photo dédicacée et ainsi éviter la foule déchaînée de l’autre soir. C’est un triomphe je vous dis!

Si vous n’avez pas réussi à vous procurer une place (ce qui est fort probable, car j’ai entendu dire que toutes les dates affichaient complet), ou si vous aussi vous voulez faire une petite démo à votre mec/copine, vous pouvez prendre des cours (si, si je l’ai fait!), excellente idée pour un enterrement de vie de jeune fille par exemple.

Et c’est l’inimitable, la seule, l’unique Juliette Dragon qui a officié, pour une initiation au strip tease burlesque et au tassel twirl (pompons que l’on colle sur les tétons et que l’on fait tourner!), avec une chorégraphie de danse années folles (thème du mariage) enseignée par la danseuse Lalaloo Des Bois (à gauche sur la photo). Juliette Dragon, c’est celle du milieu, immense nana lingiligne qui doit son nom de scène à l’énorme dragon tatoué sur son dos.

Pour plus d’infos : Cabaret des filles de joie de Juliette Dragon et Collectif Surprise Party pour prendre des cours.

A vos nipples (ou strings pour les mecs)!

Pour la route, un petit dessin de Mimi le Meaux par Pénélope :

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