Droite comme un i

Dans cet article, vous allez découvrir trois choses :  la barre au sol, le pilates, et un nouveau mot, les ischions (que je n’ai jamais autant prononcé que pendant cette semaine).

La barre au sol :

Un nouvel engin de torture? Un barre de fer? Vous n’êtes pas loin. Il s’agit d’une discipline sportive, pratiquée au départ par les danseurs et danseuses classiques. Elle fût élaborée dans les années 60 par Boris Kniaseff, chorégraphe russe et professeur de la folklorique Zizi Jeanmaire. Il ne pouvait fixer des barres sur les murs classés de son école suisse, il a donc eu l’idée d’adapter au sol les exercices d’échauffement et d’assouplissement traditionnellement réalisés à la barre par les danseurs. J’ai pratiqué moi-même pendant quelques temps la danse modern-jazz avec une ancienne danseuse étoile, qui consacrait la moitié de son cours à ces exercices à la barre. Au bout de six mois, j’étais clairement beaucoup plus souple (mais aussi beaucoup plus jeune qu’aujourd’hui, ce qui peut constituer un début d’explication à mes piètres résultats lors de mon premier cours de barre au sol).

Le principe est le même : il s’agit de séries d’exercices effectués sur place qui assouplissent les articulations et corrigent du même coup les mauvaises postures.  L’attention est portée sur le positionnement du corps, et le contact de l’ensemble des articulations avec le sol permet de trouver les bons angles qui soulagent le dos. Exemple : vous êtes assise sur les fesses (sur les fameux ischions, les os des fesses donc ), les jambes tendues devant vous, les bras écartés, coudes en arrière et épaules bien basses, le ventre rentré et le bassin basculé en avant, vous vous tenez le plus droit possible.  Ou plutôt vous essayez, car avec les heures passées avachie assise devant votre ordi, votre dos, c’est de la guimauve. Et pour corriger ça, et ben y’a du boulot.

De même que tout vient à point qui sait attendre, que Paris ne s’est pas faite en un jour, ou encore que rien ne sert de courir il faut partir à point, vous vous doutez bien que pour obtenir un port de danseuse, il faut de la patience et une bonne dose de courage : l’exercice est difficile, les crampes fréquentes et les muscles douloureux.

Autre avantage : les étirements permettent de développer les muscles en longueur et non en largeur, et la silhouette gagne en finesse! Et c’est encore mieux quand la délicieuse prof vous appuie sur le dos ou vous tire la jambe pour assouplir votre hanche. N’ayez pas peur, vous pouvez lui dire stop si ça fait trop mal. Il faut souffrir pour être belle, c’est bien connu, mais on peut aussi souffrir en soufflant pour faciliter le travail, un peu comme pour l’accouchement sans douleur j’imagine… La satisfaction du dépassement de soi ne m’a pas empêchée de ressentir une désagréable sensation de déja vu pourtant : toute petite, je faisais de la gymnastique et je devais réaliser une figure qui s’appelle le dos plat : assise sur les fesses, les jambes écartées, j’étire les bras devant moi jusqu’à ce que mon ventre, ma poitrine et mon front viennent toucher le sol. Pour s’assurer de la réussite du mouvement, notre vieil et gros entrainer venait s’asseoir sur notre dos et c’était tout de suite beaucoup  plus sympa…. Je vous rassure, rien de tel ici, on y va à notre rythme.

Autre discipline qui muscle et assouplit en douceur et en profondeur, le pilates, méthode créée par Joseph Dumêmenom aux States. On n’a même pas l’impression que l’on fait un effort, et on ne transpire presque pas, contrairement au body pump (exercices de musculation effectués avec des haltères soulevées en rythme, en groupe de préférence, sur « Call on me » d’Eric Prydz, autrement dit un sport de bourrin un peu beauf) que j’ai pratiqué quelques temps et qui m’a donné les bras de Demi Moore dans A armes égales

Le pilates, c’est le body pump de l’intellectuel. Oui madame. Il consiste en un enchaînement d’exercices qui visent à changer sa manière de bouger, à rééduquer son corps, à améliorer l’aisance du mouvement par le développement de la connaissance de soi. Et non à se mater les pecs dans la glace, avec en prime le cul rebondi de son voisin de devant. Les exercices posturaux se concentrent sur les muscles du dos et du bassin, et sont réalisés au sol à l’aide d’accessoires (élastiques, ballons, rouleaux). Une grande attention est portée à la respiration, pour un maximum d’efficacité. On en ressort transformé, avec l’impression d’avoir gagné des centimètres. Magique! (Et voyez le justaucorps de la demoiselle, un ton parme pastel, zen, distingué, raffiné, pas comme les strings fluo des pétasses du dessus – pardon Demi).

Demain, j’essaie le VINYASA FLOW YOGA, un yoga postural qui se pratique en musique. Mais attention, depuis que je fais aussi du Pilates et de la barre au sol, vade retro lumbago!

Note : Marie L., qui m’a filé le bon plan, m’a interdit de vous donner l’adresse du lieu à Paris où l’on peut pratiquer ces merveilleuses activités pour pas (trop) cher. Nous sommes en effet des happy few et elle veut que nous en profitions encore un peu. Pour toute réclamation, voyez avec elle. De toute façon, et c’est ce qui est agréable, chaque cours ne peut accueillir qu’un nombre de personnes limité, sur réservation. Aucune crainte donc de se prendre le doigt de votre voisine dans l’oeil lors d’un exercice plus ou moins périlleux.

1 commentaire

Classé dans Le It-plan, Mon beau miroir, Va voir là-bas si j'y suis!

Une réponse à “Droite comme un i

  1. marie

    Je la sens pas cette Marie L…

Laisser un commentaire